lundi 29 avril 2013

J' en fait tant et rien ne marche : pourquoi ?







     C' est la question souvent posée par ceux qui sont obsédés par l' action . Ils ne peuvent
comprendre pourquoi ils se sentent aussi fatigués et dépassés.Quand l' on ressent cela, il faut se
demander : " Je fais cela pour qui, pour quoi ? " Les réponses sont très probablement: " pour les autres,
 pour obtenir des récompenses extérieures, pour mon moi faible". Le modèle activiste occidental est
tout entier tourné vers l' action, mais agir n' est pas être. Ce sont deux choses entièrement distinctes.
Agir n' est pas être et agir plus vite ne conduit pas davantage à être.
     Le modèle ontologique ne dépend pas de l' agir. D' accord, il y a des choses que nous pouvons
faire afin d' apprendre l' estime de nous-mêmes. Nous pouvons nous dire de nous aimer nous-mêmes,
nous pouvons faire des choix et nous récompenser. Ce sont en effet des actions; elles peuvent nous
faire du bien,mais elles ne dépendent pas de l' être.
Souvenez vous : nous n' avons rien à faire de spécial pour être bien, pour être comme il faut.
Le fait de s' accepter soi-même, tel que l' on est dans l' instant présent , ne consiste pas à faire
quelque chose de particulier: c' est Etre . Au contraire, la prise de conscience de notre personnalité
 intime requiert que nous cessions toute activité.
    

   La différence entre agir et être peut être l' un des concepts les plus difficiles à saisir. On nous
 a appris à faire, faire, faire; on nous a toujours focalisé sur l' activité, la réussite, la productivité.
On nous a appris à apprécier les comportements actifs et dénigrer ceux qui sont passifs.
Quand nous voyons quelqu'un adopter un comportement facile, nous le qualifions souvent de
paresseux, voire de fainéant Avoir l' air actif, cela équivaut à avoir les choses en main , à etre
productif; notre ethique de travail récompense ces attitudes roboratives.
Hélas, on n' apprend pas l' estime de soi par l' activité; on n' apprend pas à être en agissant.
Nous ne pouvons pas faire de l' estime de nous-mêmes, nous devons être en harmonie avec 
cette estime de nous-mêmes.
  Le concept de paradoxe ( voir mon article ) vient ici à notre secours. Si nous voulons quelque
chose, il faut nous en détacher. Il faut faire moins pour obtenir davantage. Il faut ralentir pour
attendre plus vite notre but. Faire quoi que ce soit tend à nous polariser sur un résultat : nous
redevenons obnubilés par un but. Nous replongeons dans le modèle occidental. Faire quoi que
ce soit nous projette rapidement dans l' avenir : et cela nous arrache à l' instant présent et à
nous-mêmes.


    Si vous en faites trop, si vous travaillez trop dur et vous sentez fatigué en permanence, arrêtez-
vous, arrêtez-vous net ! Détendez-vous, prenez trois inspirations profondes et levez le pied.
Recentrez-vous : la priorité des priorités, c' est vous. Dormez davantage, méditez, faites des
exercices de relaxation, asseyez-vous un moment et ... soyez . Je vous apprendrai plus tard toutes
 ces techniques ; quelles que soient celles que vous choisirez , elles ne sont qu'une passerelle pour
que  vous vous sentiez être. Le monde ne va s' écrouler si vous vous consacrez un peu plus de temps.
Il vous faut peut-être revoir vos priorités, décider de réduire un peu vos revenus, choisir une vie
plus équilibrée et vous priver de quelques " jouets ".
C' est votre vie, c' est votre choix. Si vous vivez à cent à l' heure, trop fatigué pour goûter quoi que
ce soit, qu'avez-vous à perdre ?


  Un autre paradoxe intéressant, c' est que nous en faisant davantage quand nous sommes plus
calmes.
Nous nous sentons plus maîtres de nous quand nous sommes reposés et la vie est plus drôle
quand nous vivons l' instant présent. Etre ne signifie pas que nous ne faisons plus rien; être ne
signifie pas que nous nous retirons dans une grotte ou dans une tour d' ivoire.Etre signifie que c' est
nous qui choisissons ce que nous faisons et que nous le faisons bien.
Cela signifie que nous nous occupons de nous et que nous nous accordons des périodes de
" convalescence psychologique " pour récupérer nos énergies que nous consacrons à satisfaire
à nos propres besoins. Du coup, nous disposons d' une force accrue que nous pouvons' librement,
décider de consacrer à servir les autres. Ainsi nous faisons tantôt des choses que nous voulons
vraiment faire, tantôt des choses qui nous plaisent beaucoup moins, mais en sachant pourquoi nous
 les faisons.
Etre, c' est le contraire d' être piégé. Dans le modèle occidental, celui qui gagne la course, c' est
celui qui meurt avec le plus de jouets.
La vie est bien autre chose, et l' on peut toujours trouver le le temps de satisfaire ses véritables
 besoins.


                               OSEZ ETRE

dimanche 28 avril 2013

Vous avez été maltraité pendant votre enfance: pourquoi continuez-vous à vous faire du tort ?





 
 
    La plupart d' entre nous ont été victimes de violences affectives. Beaucoup trop ont même été
victimes de violences physiques, voire sexuelles. On pourrait croire qu' ayant été maltraités par
autrui, nous allons tout faire pour ne pas nous maltraiter nous-mêmes.
Dans la réalité, c' est exactement le contraire qui se produit. Les enfants victimes de violence
tendent à devenir des adultes violents. Cela montre l' influence déterminante de notre éducation 
sur notre personnalité.
On nous enseigne à ne pas nous accorder de valeur, à ne pas prendre soin de nos propres besoins.
A cette première école, nous sommes des élèves zélés; nous avons tendance à nous conformer
 au rôle écrit pour nous; ce rôle prescrit que nous ne sommes pas dignes d' être bien traités, que
 nous sommes " méchants " et qu 'il faut nous punir. Les violences précoces dont nous avons été
victimes nous dépouillent du  respect élémentaire de notre personnalité et nous empêchent de
reconnaître le caractère foncièrement bon de notre caractère. Elles nous enfoncent dans le crane
qu' il y a en nous quelque chose d' abominable dont nous devons avoir peur. La violence nous
apprend à ne pas nous faire confiance, elle nous enseigne que nous ne méritons pas d' être en
sécurité ni aimés. La violence tue notre élan vital et étouffe notre propension à prendre des risques.
Elle nous apprend à réprimer nos propres sentiments, et à manipuler ceux des autres pour subvenir
à nos besoins. La violence est un professeur abominable; le scénario de la violence met en scène
des acteurs qui sont tous perdants et s' entraînent mutuellement dans  un cercle vicieux et dangereux.
Eh bien, ce professeur peut être bâillonné, ce scénario peut être jeté; il y a une issue à ce cercle
vicieux.

     Pour en sortir, il faut commencer par prendre conscience d' une chose : ce n' est pas vous qui
 avez écrit ce scénario, vous n' êtes donc pas tenu de vous y conformer. Ce n' est pas de votre
 faute si vous avez été éduqué de la sorte et vous n' êtes pas responsable des violences que vous
avez subies. Vous ne les méritiez pas. Elles échappaient à votre maîtrise. Vous êtes totalement
 innocent.
Même si vous étiez un enfant " insupportable", vous ne méritiez pas d' être maltraité; aucun être
humain ne mérite çà. La question de savoir qui avait tort ne se pose même pas: c' est votre
agresseur qui avait tort de A à Z. Vous devez accepté le fait que vous êtes une victime, que vous
n' avez rien à cacher et qu'il n' y a rien là de honteux. Vous n' avez pas à vous pardonner quelque
chose qui n' était pas de votre faute. Oubliez tous remords: ce n' est pas vous qu'ils doivent ronger.
Répétez-vous encore et encore: " Ce n' était pas de ma faute ! " jusqu'à   ce que vous soyez
parfaitement convaincu. Cette première étape est vitale.


    Deuxième étape du scénario : reconnaître que vous êtes bon. Peu importe ce que vous avez fait ou
ce que l' on vous a fait : vous êtes bon. Votre nature est bonne, c' est inné. Vous êtes venu au monde
avec et vous quitterez ce monde avec, sauf si vous persistez à la nier et à la contredire avec des actes
erronés. Répétez-vous encore et encore : " Je suis bon " jusqu'à ce que vous sentiez cette évidence
vous pénétrer. Vous saurez d' instinct lorsque votre certitude sera totale. Vous deviendrez
conscient du fait que votre nature est foncièrement bonne et cette certitude est puissamment
dynamisante.
  Une fois que vous aurez franchi ces deux étapes, vous serez prêt à vous soigner. Le processus
de guérison commence souvent par une explosion de colère contre votre agresseur. Cette
colère est bonne et saine, il ne faut pas l' escamoter. Il est naturel d' être en colère: regardez un
peu tout ce que vous avez perdu dans cette affaire ! Peut-être aurez-vous besoin d' un psychologue
pour utiliser cette colère de façon constructive. Il faut que vous la tourniez vers l' extérieur
et non pas vers vous-même; mais il n' est pas nécessaire que vous l'exprimiez personnellement
à votre agresseur. Il n' est pas nécessaire que vous exprimiez cette colère dans des comportements
violents, ce qui vous rejetterait dans un cercle vicieux négatif. Après la colère, survient le
pardon : vous serez à même de comprendre que votre tortionnaire était lui-même prisonnier d' un
cercle vicieux destructeur. Une fois que vous aurez pardonné, vous pourrez lâcher prise.


  La dernière étape consiste à vous libérer de tout programme. Vous êtes responsable de votre
vie, responsable de vos comportements. Si vous continuez vos violences contre vous-même
ou contre les autres, c' est à présent de votre faute, car vous avez le choix. Jusqu'à aujourd'hui
vous étiez pris dans un schéma que vous n' aviez pas mis sur pied. Mais maintenant, vous savez :
dorénavant , vous êtes libre de de vos décisions. Vous n' avez pas - et vous n' aurez jamais -
de bonnes raisons pour vous maltraiter; vous n' aurez pas - et vous n' aurez jamais - de bonnes
raisons pour vous punir ou vous comporter de façon destructrice. Vous pouvez vous aimer,
accepter vos mauvais cotés, vous pardonner vos erreurs, vous défaire de votre douloureux
passé et prendre la vie à bras-le-corps pour réaliser tout votre potentiel. Si vous décidez de
persister à vous faire du tort et à vous comporter de façon destructrice, reconnaissez
honnêtement que c' est votre choix, et non la conséquence de votre triste éducation. Votre
enfant intérieur est à présent votre victime. Cet enfant mérite d' être aimé, d' être traité avec
délicatesse, d' être gardé en sécurité.

Vous êtes le seul qui puissiez compenser les manques de votre passé.


                   Quel but plus beau pourriez-vous vous fixer dans la vie ?

 

vendredi 26 avril 2013

Comment en finir avec l' alcoolisme? La drogue? La boulimie ? Le don juanisme ou la nymphomanie ? La violence envers les autres et envers soi-même ?







    Tous ces excès comportent une relation de dépendance. . Il ne s' agit là que d 'une étude générale ; J'aborderai plus tard les cas spécifiques de chaque dépendance  et traiterai plus en détail tout ce qu'
elles entraînent tant physiquement que moralement.

Nous nous livrons à des excès pour remédier à notre mal de vivre et nous soulager momentanément;
nous essayons de nous sentir plus forts, plus maîtres de nous, tout en échappant à la réalité de nos existences.
Comme ces excès nous donnent le sentiment de notre maîtrise, comme ils nourrissent notre illusion
d' échapper à la réalité, nous avons tendance à réitérer l' expérience. Mais les excès engendrent
toujours des remords, et le remords nous plonge dans un cercle vicieux. C' est comme le serpent qui
 se mord la queue, dont j' ai parlé dans un article précédent à propos du remords. Nous faisons quelque chose dont nous savons pertinemment que c' est mal ou mauvais, nous en éprouvons des remords et ce sentiment de remords est une panacée. Tout d' abord, nous ne sommes pas mécontents de nous sentir coupables; cela veut dire qu' au fond, nous ne sommes pas si mauvais; en effet, on nous a appris que les
"  méchants " n' éprouvent pas de remords. Mais avec le temps, notre sentiment de culpabilité augmente
et le remords nous ronge de façon insupportable. Nous partons alors à la recherche de causes
extérieures pour justifier notre conduite. Nous disons par exemple : " Je n' aurais jamais fait cela si un
 tel ne m' avait pas fait ça", " C' est elle qui me l' a fait faire", ou encore " Ils ne comprennent rien à mon
 cas". Bref, toutes ces rationalisations et ces faux prétextes deviennent bientôt si convaincants et notre comportement se trouve justifié de façon si éclatante que nous récidivons: et c' est parti pour un nouveau
tour du cercle vicieux : dépendance - remords - justifications - dépendance accrue, etc. Et la boucle est bouclée.

  Tous les excès, y compris la violence envers soi-même et envers les autres, ont un point commun :
ils proviennent d' un sentiment d' insécurité intérieure. Ils sont tous des manière d' extérioriser notre
manque d' amour pour nous-mêmes. Nous ne saurions à la fois nous aimer et nous maltraiter
nous-mêmes. Toutes les violences, toutes les dépendances sont d' abord et avant tout égocentriques.
Elles révèlent que la personne ne perçoit le monde extérieur qu' à la lumière de ses propres besoins
insatisfaits. Cela veut dire que son insécurité, son moi faible, sont devenus si exigeants qu' ils en
viennent à dicter de façon aveugle ses comportements.

  Les interventions les plus efficaces pour remédier aux écarts dangereux de comportement consistent à
remplacer le comportement destructeur par un autre comportement, constructifs celui-là. Autrement dit,
 on remplace une " mauvaise " drogue par une " bonne " . Les alcooliques remplacent l' alcool par
des réunions d' Alcooliques Anonymes, les drogués remplacent leurs drogues par un programme en
douze étapes. De même pour la boulimie, la nymphomanie, le donjuanisme et les autres formes d' excès.
Ces comportements destructeurs sont remplacés par un comportement constructif. Le programme de
désintoxication en douze étapes est efficace car il remplit le vide qui se crée quand l' on décide de
renoncer à la drogue; ce programme fournit aux drogués un autre pôle sur lequel focaliser leur attention,
il leur ouvre un local où venir passer leur temps et dépenser leur énergie.
 Il y a autre chose que le groupe de soutien apporte, une chose plus importante encore que de
 remplacer la drogue. Le groupe procure un environnement encourageant, indispensable pour éviter
le découragement dont est nourrie la  dépendance. Ces programmes en douze étapes sont devenus
des modèles de la façon dont on doit s' y prendre pour sortir d' une habitude destructrice. Ils prennent les gens là où ils en sont - des êtres humains en proie à la souffrance - et ils ne leur demandent pas d' être parfaits.
Ils insistent même sur le fait que nul ne peut être parfait et que l' on doit se tourner, avec ses défauts
 et ses dépendances, vers une puissance supérieure. Il n' est pas nécessaire d' être fort pour se
débarrasser  d' une dépendance. Il n' est pas nécessaire de devenir d' abord parfait. Ces programmes
de désintoxication en douze étapes sont remarquables pour apprendre l' estime de soi. Les groupes de soutien de ces programmes constituent une bonne psychothérapie. Malheureusement ils ne sont pas
encore généralisés en France.
Le problème, quand vous allez voir un psychiatre est qu' il va substituer le produit qui vous rend dépendant par des médicaments qui vont vous rendre dépendants ...  On peut se poser la question de savoir quand la médecine française va vraiment prendre la mesure de la bêtise de ces cercles vicieux. Certes , dans le cas
de graves dépressions qui entraînent des actes conduisant à une dépendance ou une dépendance qui
entraîne un grave trouble psychiatriques, la prescription de  médicaments adaptés peut être utile mais
elle ne doit pas être systématique. Pour avoir animé des ateliers de prise en charge de travailleurs alcooliques, je peux vous dire que beaucoup d' entre eux ne présentaient pas de névrose mais qu' ils
avaient simplement besoin d' écoute, d' aide et d' un plan de sevrage. Peu importe les  rechutes, la
personne est prise en main dans sa globalité, sans que l' on ne la juge.
Ces programmes parviennent à vous sortir de la dépendance et des excès qui vous détruisent. En vous acceptant tel que vous êtes  le groupe vous montre comment vous accepter vous-même
. En vous encourageant à donner le meilleur de vous-même, le groupe de soutien devient pour vous une source de motivation pour développer l' amour de soi.

N' hésitez pas à vous renseigner s' il existe près de chez vous, dans votre entreprise, ou dans une clinique des séances de groupe.


dimanche 14 avril 2013

Pourquoi est- ce que je n' arrive pas à dire "non "?








    Cette question est manifestement liée à la précédente, où nous parlions de s' affirmer . Les
 gens qui peuvent difficilement dire " non" ne savent pas ce qu' ils veulent ou ce qu' ils ne veulent pas.
Souvent, ces gens pensent  que "non" est un gros mot, qui fait le vide autour de ceux qui le prononcent.
Quand on est capable de dire clairement " non " et d' agir en conséquence, c' est que l' on a du respect envers soi-même. C' est que l' on est capable de subvenir à ses propres besoins.
Si l' on est incapable de dire souvent " non ", cela signifie que l' on ne sait pas ce que l' on ne veut pas,
et que l' on ne sait pas non plus ce que l' on veut. Ce n' est pas par hasard que les gens trop " gentils "
finissent aigris, perplexes et exploités, sans savoir exactement comment ils en sont arrivés là.

  
   Ce n' est pas un hasard si les gens qui ne disent jamais " non " se retrouvent avec d' autres gens 
qui leur disent rarement " oui ". Ces deux opposés s' attirent irrésistiblement pour former des
couples maudits. Quand l' on n' est pas capable de dire " non ", cela veut dire que l' on n' a pas 
confiance en soi-même.: on ne croit vraiment avoir ni droits ni besoins. Cela signifie que l' on s'
 occupe davantage des désirs et des besoins de l' autre que des siens propres.
Les gens incapables de dire " non " essaient en vain de se mettre à la place des autres, ils s' exténuent
à trouver tous les moyens de s' occuper d' autrui, et, pour cela, ils doivent s' exténuer à comprendre
ce qui motive l' autre. Bref, ils tentent passivement de forcer l' autre à s' occuper d' eux. Cela
ressemble à de la manipulation, et c' en est bel et bien une . Pire en se comportant ainsi, nous
attendons des autres qu' ils se mettent à notre place et sachent ce que nous voulons et ce dont nous
 avons besoin, même quand nous ne le savons pas nous mêmes ! Le coeur du problème, c' est que nul 
ne  peut se mettre à la place d' un autre; dans la tète de chacun, il n' y a de la place que pour
 une  personne: et c' est la personne à qui appartient cette tête là. Chaque fois que vous vous épuisez à
vous mettre à la place de quelqu' un d' autre, vous n' êtes pas à la votre. Vous ne prenez pas soin
de vous-même. Et donc vous ne pouvez pas savoir ce que vous voulez ni ce dont vous avez besoin.


   Mettez- vous à votre propre place et restez-y. Quand vous sentez que vous ne voulez pas faire
ce que l' on vous demande, refusez. N' acceptez de rendre un service qu' à une condition : que vous
soyez sur de faire un vrai cadeau, clair, net et sans condition  Cela signifie que vous voulez vraiment
faire ce que l' on vous demande ou ce que l' on attend de vous, et que vous n' attendez rien,
rigoureusement rien, en échange. est-ce que cela semble égocentrique ? Seulement dans le cas où
vous exigez des autres qu' ils fassent tout pour vous alors que vous refusez de faire quoi que ce soit
 pour les autres.


   Les gens incapables de dire " non " sont en général les plus gentils du monde. Ils font tout pour
 être  bons. Ils ont tendance à confondre " bon " et " gentil ". Ils ont le désir sincère de se rendre
utile et ils ne comprennent pas pourquoi leur système engendre tant de colère et de rancoeur. De
nouveau, la faute en incombe à une éducation défectueuse.
Il y a ici un autre paradoxe : les gens incapables de dire "non "ne  sont en général pas respectés par 
les autres. On finit par penser que leur serviabilité va de soi, on les traite comme des victimes ou,
au mieux, comme des gens peu importants. Au contraire, on a tendance à éprouver du respect
pour quelqu' un qui vous dit " non ", quand la même personne vous dira " oui " une autre fois; ce
" oui " sera davantage apprécié car l' on saura alors qu' il est sincère.


  Entraînez-vous à dire " non ". Le monde ne va pas s' écrouler pour autant. Exprimez clairement
ce que vous ressentez. Cela simplifiera votre vie et celle des autres.


 Vous serez surpris de constater combien les gens respectent un " non, " clair et net, et 
vous  vous sentirez mieux vis-à-vis de vous même si vous êtes dans la vérité et que vous 
prenez soin de vous-même .
                                       Chacun y gagnera.


dimanche 7 avril 2013

Pourquoi est-ce que je n' arrive jamais à me défendre ?





            La peur de s' affirmer, de faire valoir ses droits remonte directement à notre éducation : 
on apprend aux enfants à être " gentils ", à se tenir " tranquilles ". On ne leur apprend pas à s' aimer eux-mêmes; on leur enseigne à consacrer leur temps et leur énergie à complaire aux gens de façon à
se  faire aimer. On leur fait croire que les gens se vexeront et les mettront à l' écart s' ils expriment
des opinions opposées à celles de leurs interlocuteurs. C' est le dernier qui parle qui a raison : il est
plus facile d' acquiescer et de faire taire ses droits, ses choix et ses sentiments plutôt  que de risquer
 de se faire abandonner. On les convainc de faire " comme tout le monde " : alors, on les aimera,
alors  tout le monde prendra soin d' eux. Paradoxe: ces "oui-oui " sont en général très mal supportés
par leur  entourage. Le résultat est en général contraire à celui recherché : l' abandon, affectif ou
 physique.


        C' est bien à cela que mène le refus de s' affirmer. Cela signifie que l' on ne se sent pas digne
de défendre ses opinions, ses sentiments, ses pensées, ses droits. S' affirmer; c' est avant tout
exprimer qui l' on est, cela n' équivaut pas à jouer des coudes et à faire preuve d' agressivité.
L' agressif est un anxieux, au même titre que le soumis. Ce n' est pas un hasard si les deux extremes
s' attirent. L' égocentrisme de l' agressif saute aux yeux, mais ne pouvons-nous pas le voir
également chez le soumis? Le soumis délègue à ses proches le soin de l' aimer; il abdique sa capacité
à s' aimer lui-meme et attend des autres de recevoir l' amour en échange de sa " gentillesse". Il
essaie de s' entourer d' amis qui assumeront les responsabilités de sa propre vie qu'il refuse de
 prendre en charge. Le soumis est un égocentrique. Il manipule les autre avec ses façons
doucereuses pour qu'ils pourvoient à ses besoins. Le souci principal du soumis est d' avoir l' air
gentil, bien plus  que de se colleter les réalités de l' existence. Il commence à vous manipuler gentiment,
 vous prodigue de petites attentions afin d' obtenir de petites attentions afin d' obtenir des avantages
en retour  et finit jaloux, amer, aigri.

  
     Il ne faut pas confondre gentillesse et bonté. La passivité, l' approbation du bout des lèvres, le fait
de donner son accord alors que, profondément, l' on n' est pas d' accord, tout cela coute cher;
en effet ces petites tricheries mondaines sont dangereuses: elles nous coupent de la réalité, elles
nous empêchent d' être nous-mêmes et de développer tout notre potentiel. Elles empechent les
autres de nous faire confiance et d' établir avec nous des relations sincères. Le fait de ne pas 
s' affirmer conduit à la rancœur : rancoeur vis-à-vis de nous-memes, dont les besoins ne sont pas
satisfaits, et rancœur de la part des autres, qui sont obligés de s' occuper de nous. Etre toujours
gentil, c' est se montrer parfois faux: ce n' est pas réel. Cela crée un cercle vicieux de comportements
négatifs; c' est compliqué, et en fin de compte, destructeur.

   
   Au diable la gentillesse ! Dites ce que vous pensez et ressentez vraiment. Le monde ne va pas
s' écrouler si vous vous exprimez en vérité.
Paradoxe : il est bien plus simple d 'etre réel, ouvert et sincère que d' être  ce que les gens voudraient
que nous soyons.
Souvenez-vous que les autres ont le droit de choisir, et qu' ils ne sont pas forcés d' etre d' accord
avec vous.
Laissez leur cette liberté, défendez vos positions et permettez aux autre de faire de même.
Cela conduit à un style de  vie plus simple et plus sain. Meme si vous déployez des trésors de
gentillesse, tout le monde ne vous aimera pas. C' est sans importance à condition que vous vous
aimiez vous-même et que vous vous respectiez.  Au moins, les gens qui vous aiment aimeront et
connaitront ce que vous êtes vraiment: c' est la seule partie de vous qui vaille d' être connue.
Affirmez-vous, défendez-vous.

        C' est vous qui êtes là , ici et maintenant, dans la réalité de l' instant présent. 
                             Que le monde le sache !

mardi 2 avril 2013

Pourquoi est-ce que je pleure si souvent ? ( Ou jamais ? )











    


 
    Ces deux questions semblent contradictoires mais, comme beaucoup d' extrêmes, elles découlent
de la même cause. Trop pleurer ou être incapable de pleurer dénote un manque de confiance en soi :
nous essayons de maitriser nos sentiments. On nous a éduqués à ne faire confiance ni à nos
sentiments ni à nous-mêmes; on nous a inculqué qu'il nous fallait maitriser nos sentiments. Nous
avons grandi convaincus qu'il ne fallait pas s' abandonner à ses sentiments, que c' est un signe de
faiblesse.
Nous pleurons trop quand nous nous croyons incapables de nous occuper de nous-mêmes. Nous ne pleurons jamais quand nous avons peur des larmes. Dans les deux cas, nous avons peur de ne pas
 pouvoir nous maitriser.

  Si nous pleurons tout le temps, c' est probablement que nous avons fini par perdre de vue la cause
 initiale de notre tristesse. Nous avons jeté l' éponge, abandonné la partie : nous nous sentons perdus
et désespérés. Nous sommes terrifiés à l' idée de rester prisonniers de la tristesse de la vie.
Si nous ne pleurons pas, c' est également que nous avons peur : peur de perdre la maitrise de
nous-mêmes et de nous montrer impuissants. Le prix de cette répression, c' est la perte de contact
 avec  nos sentiments; et si nous ne sentons plus rien, nous ne sommes plus véritablement vivants.Ni
 les larmes ni l' absence de larmes ne correspondent à la réalité. Le fait de pleurer quand  on est triste
 ou ému, ou très heureux, est un comportement tout naturel, comme se moucher lorsque l' on  a un
rhume. Grâce à un processus naturel, les rhumes guérissent tout seuls. Les larmes aussi, si nous
laissons la nature agir à son rythme.

 Le "stoïque" et le  "pleurnichard" sont tombés chacun dans une une ornière de la même route qui
mène à la catastrophe: ils ne croient ni l' un ni l' autre à l' action bienfaisante de la nature. Tous les
deux  usent et abusent en permanence de la même réaction, de la même défense, de la même façon
de vivre toutes les situations; ils s' exténuent à fuir la réalité de la vie. Les deux réactions sont
peut-être efficaces à court terme; les gens se précipitent pour consoler le " pleurnichard ", et ils
 félicitent le " stoïque " pour sa maitrise de soi. Mais ces deux types de comportement se révèlent
lassants à la longue; on dira au " pleurnichard " de se remettre, et l ' on fuira le stoïque avec lequel
nul ne peut établir de relation profonde.

  Que faire ? Cessez de haïr les larmes: aussi bien leur excès que leur absence. Accordez-vous sans
réserve la permission de pleurer ou de ne pas le faire. Constatez que votre éducation était conforme
à un modèle défectueux mais ne condamnez pas le modèle. Essayez de ne pas vous faire de
reproches. En vous accordant la permission de faire quelque chose que vous faisiez déjà de toute
façon, vous entrez dans le processus d' acceptation. Et il se produit alors, en général, un phénomène intéressant : il vous arrive d' adopter le comportement opposé.Si vous vous donnez la permission de
pleurer alors que vous êtes  en larmes, vous commencez instantanément à être  plus maitre de vous.
Vous vous autorisez à pleurer, vous n' avez donc plus de remords à propos de ce comportement.
La même chose est vraie si vous vous donnez la permission de ne pas pleurer : dès que  vous vous
donnez la permission de faire la chose que vous étiez en train de faire, donnez vous également la
permission  de faire le contraire. Dites-vous : " Je m' arrêterai de pleurer quand j' en ressentirai le
 besoin " ou " je pleurerai quand j' en ressentirai le besoin " . Cela semble bien trop simpliste mais
çà marche souvent.

 Quand vous détestez un de vos comportements, vous risquez de devenir son prisonnier. La même
 chose est vraie si vous avez peur de ce comportement.
Séparez sentiment et comportement. 
Acceptez le sentiment, concentrez vos décisions sur le comportement.

Pleurer est un comportement. Les larmes sont une réaction naturelle à vos sentiments, elles font partie
d' un processus naturel : elles finiront par se calmer.
Si vous pleurez trop ou jamais cela signifie que vous vous êtes immiscé dans ce processus naturel.

Faites-vous confiance, faites confiance à la nature. Acceptez le sentiment qui provoque vos larmes.
Accordez-vous la permission de sentir ce sentiment et de réagir par des pleurs.
Prenez soin de vous, soyez certain que vos larmes finiront par sécher.

Les larmes ne sont pas synonymes de faiblesse, elles confirment seulement le fait que vous êtes 
un être humain.