mardi 2 avril 2013

Pourquoi est-ce que je pleure si souvent ? ( Ou jamais ? )











    


 
    Ces deux questions semblent contradictoires mais, comme beaucoup d' extrêmes, elles découlent
de la même cause. Trop pleurer ou être incapable de pleurer dénote un manque de confiance en soi :
nous essayons de maitriser nos sentiments. On nous a éduqués à ne faire confiance ni à nos
sentiments ni à nous-mêmes; on nous a inculqué qu'il nous fallait maitriser nos sentiments. Nous
avons grandi convaincus qu'il ne fallait pas s' abandonner à ses sentiments, que c' est un signe de
faiblesse.
Nous pleurons trop quand nous nous croyons incapables de nous occuper de nous-mêmes. Nous ne pleurons jamais quand nous avons peur des larmes. Dans les deux cas, nous avons peur de ne pas
 pouvoir nous maitriser.

  Si nous pleurons tout le temps, c' est probablement que nous avons fini par perdre de vue la cause
 initiale de notre tristesse. Nous avons jeté l' éponge, abandonné la partie : nous nous sentons perdus
et désespérés. Nous sommes terrifiés à l' idée de rester prisonniers de la tristesse de la vie.
Si nous ne pleurons pas, c' est également que nous avons peur : peur de perdre la maitrise de
nous-mêmes et de nous montrer impuissants. Le prix de cette répression, c' est la perte de contact
 avec  nos sentiments; et si nous ne sentons plus rien, nous ne sommes plus véritablement vivants.Ni
 les larmes ni l' absence de larmes ne correspondent à la réalité. Le fait de pleurer quand  on est triste
 ou ému, ou très heureux, est un comportement tout naturel, comme se moucher lorsque l' on  a un
rhume. Grâce à un processus naturel, les rhumes guérissent tout seuls. Les larmes aussi, si nous
laissons la nature agir à son rythme.

 Le "stoïque" et le  "pleurnichard" sont tombés chacun dans une une ornière de la même route qui
mène à la catastrophe: ils ne croient ni l' un ni l' autre à l' action bienfaisante de la nature. Tous les
deux  usent et abusent en permanence de la même réaction, de la même défense, de la même façon
de vivre toutes les situations; ils s' exténuent à fuir la réalité de la vie. Les deux réactions sont
peut-être efficaces à court terme; les gens se précipitent pour consoler le " pleurnichard ", et ils
 félicitent le " stoïque " pour sa maitrise de soi. Mais ces deux types de comportement se révèlent
lassants à la longue; on dira au " pleurnichard " de se remettre, et l ' on fuira le stoïque avec lequel
nul ne peut établir de relation profonde.

  Que faire ? Cessez de haïr les larmes: aussi bien leur excès que leur absence. Accordez-vous sans
réserve la permission de pleurer ou de ne pas le faire. Constatez que votre éducation était conforme
à un modèle défectueux mais ne condamnez pas le modèle. Essayez de ne pas vous faire de
reproches. En vous accordant la permission de faire quelque chose que vous faisiez déjà de toute
façon, vous entrez dans le processus d' acceptation. Et il se produit alors, en général, un phénomène intéressant : il vous arrive d' adopter le comportement opposé.Si vous vous donnez la permission de
pleurer alors que vous êtes  en larmes, vous commencez instantanément à être  plus maitre de vous.
Vous vous autorisez à pleurer, vous n' avez donc plus de remords à propos de ce comportement.
La même chose est vraie si vous vous donnez la permission de ne pas pleurer : dès que  vous vous
donnez la permission de faire la chose que vous étiez en train de faire, donnez vous également la
permission  de faire le contraire. Dites-vous : " Je m' arrêterai de pleurer quand j' en ressentirai le
 besoin " ou " je pleurerai quand j' en ressentirai le besoin " . Cela semble bien trop simpliste mais
çà marche souvent.

 Quand vous détestez un de vos comportements, vous risquez de devenir son prisonnier. La même
 chose est vraie si vous avez peur de ce comportement.
Séparez sentiment et comportement. 
Acceptez le sentiment, concentrez vos décisions sur le comportement.

Pleurer est un comportement. Les larmes sont une réaction naturelle à vos sentiments, elles font partie
d' un processus naturel : elles finiront par se calmer.
Si vous pleurez trop ou jamais cela signifie que vous vous êtes immiscé dans ce processus naturel.

Faites-vous confiance, faites confiance à la nature. Acceptez le sentiment qui provoque vos larmes.
Accordez-vous la permission de sentir ce sentiment et de réagir par des pleurs.
Prenez soin de vous, soyez certain que vos larmes finiront par sécher.

Les larmes ne sont pas synonymes de faiblesse, elles confirment seulement le fait que vous êtes 
un être humain.

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